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Un regard sur la route
4 avril 2011

Les Amants du Pont-Neuf. Film de génie et de fou,

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Les Amants du Pont-Neuf.

 

Film de génie et de fou, sorti dans la douleur du ventre de Leos Carax en 1991, Les Amants du Pont-Neuf raconte une histoire d'amour entre deux clochards sur un Pont-Neuf en rénovation. Je me rends compte ici que je n'ai jamais réussi à écrire de critiques. Tout ce que j'ai réussi à faire, c'est écrire l'histoire d'un mec qui regarde un film et qui raconte ce qu'il éprouve. En l'occurence ici, je suis resté tétanisé. Je ne m'attendais à rien, si ce n'est un peu de poésie, et j'ai eu le droit à une décharge filmique en pleine gueule. Les premières images du film, quasi documentaires, nous présentent des clochards parisiens dans leurs plus grandes nudités. C'est puant, c'est crade, ça sent le vrai. A vrai dire, on ne sait pas. Mais ces images de vieillards burinés, de femmes battues, d'hommes assoupis, donnent le ton, imposent quelque chose, une volonté forte, un univers.

L'histoire qui va suivre ressemble à un fantasme à l'eau de rose. Mais c'est beau. Quand même. C'est vivant. Comme si on parlait d'un morceau de viande rempli de vers. Entre les tableaux posés, les creux silencieux, les longs plan-séquences et les envolés lyriques, les piques sonores, les travellings qui te balançent dans la vague et t'emportent jusqu'à l'émotion : le film alterne les chocs et les pauses, les grâces et les flammes, comme sur la courbe d'un cardiogramme. Et puis il y a des images qui semblent tout droit sortit d'un cerveau en feu. Comme cette scène de jet-ski, hallucinante, ou celles des affiches allumées au briquet. C'est parisien, ok, c'est too much, peut-être, mais putain comme c'est brûlant, comme c'est fort, comme c'est mégalomaniaquement impressionnant. L'ode à l'amour enragé, le poème baroque d'un cinéaste. Et ce Denis Lavant qui cabriolle comme un singe, cette Juliette Binoche, noueuse et fragile, écorchée et belle comme une aurore. Et ces travellings, ces longs travellings dans le métro. Comme si le cinéma accordait des permissions aux rêves insensés.

 

amants06

 

 

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Commentaires
A
Fais signe quand tu passes à Nancy, je te donnerai peut être quelques cours de rattrapage en rital. Et je te paierai un coup aussi ;)<br /> <br /> <br /> @Antoine : Tu l'as en dvd ce film? (On se le matera à l'ocas, quand on fera notre cinémathon)
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M
Toinou, tu n'as pas l'âme d'un critique, c'est vrai. C'est, je crois, parce que tu as plus le coeur à transformer le monde qu'à le connaître. Cela dit, tu le connais déjà pas si mal que ça. <br /> Quant à moi, ma vie vient de changer encore un peu. <br /> <br /> J'ai un nouveau travail, je bosse à Neuilly, avec chignon, talons, tailleur et rouge à lèvres. Grand cabinet, place financière de premier ordre, salaire ouvert à l'achat de verres à vins, barbecue, livres, places de cinéma, repas plus diversifiés, et éventuellement, économies.<br /> En outre, je suis déchirée entre deux relations. J'ai promis fidelité à quelqu'un et je suis terriblement fascinée par un autre. A notre âge, ça devrait être simple, pourquoi se prendre la tête, hein?<br /> Mon amour pour Luc reste bel et bien vivace, il ne pourra en aucune manière être détroné mais bon...<br /> Comme qui dirait, faut choisir entre boeuf et poulet. <br /> J'ai le choix entre l'étudiant en droit, pragmatique, plein d'humour, aux petits soins pour moi, et le poète volage qui s'est laissé pendre à mes filets et me voue un culte grandissant. D'un côté j'ai une épaule confortable, de l'autre j'ai une voix suave.<br /> Je sais pas trop quoi faire, là. On dirait un "Echec et Mat" critique. <br /> Mes autres amants (enfin, EX amants) sont tous morts de rire quand je leur en parle, c'est desespérant. <br /> en tout cas, j'espère que tes tribulations Nancéennes se poursuivent avec la même fougue qui t'es caractéristique, une fougue bien tranquille, mais pleine de germes, onirique. Passe le bonjour à ceux que tu revois. Meganne me manque, et Elise. Et flo. Ugo aussi (c'est parce que mes cours d'Italien finissent en bolognaise en ce moment)...<br /> Je te laisse là. Donne moi des nouvelles quand le coeur t'en dira. tu sais bien que j'attendrai de toute façon.<br /> Et cesse d'être un critique pour les autres. Sers toi de tes observations pour toi. C'est le privilège qu'ont les artistes par rapport à ceux qui n'ont rien entre leurs mains.
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G
aucun rapport avec l'article.. mais au moins, grâce à moi, tu as de nouveaux visiteurs sur la route! fans de Daho nu sous la douche, certes, mais bon, rien n'est parfait.. ^^
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