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Un regard sur la route
5 novembre 2013

Dober Dan, Slovénie ! Souvenirs (3/3) Pour finir,

Dober Dan, Slovénie !

Souvenirs (3/3)

Pour finir, j'ai quelques souvenirs en vrac à vous raconter. Des détails croustillants, des délires fumeux et des cuillerées de confiture à la mémoire.

Attention, ça va fleurer bon la mélancolie et les relents sus-pets... Ça sera un peu comme si je vous déballais mon sac de voyage au retour, avec son odeur de bière « UNION », ses slips sales, ses grains de terre, ses polaroids solaires, ce morceau de tomme de montagne et cet os de mouton.

Déjà, je revois la gueule de Karlos observant l'écran de l'appareil photo. Les longs travellings au bord du pré. Et le soleil qui joue au stroboscope avec les arbres.

Je revois le matin où nous filons sur la route qui mène au lac, avec Hélène au volant. Le pont de pierre passé, un mur de brume apparaît au-dessus de l'eau. Il est 6h du mat'. Nous prenons des photos. Nous filmons. Les autres sont parti à l’ascension d'une montagne depuis plusieurs heures. Chapeau les gros.

Un canoë attends contre un embarcadère.

Le silence est froid.

En haut d'un téléphérique, à 1500 mètres d'altitude, nous filmons une mer de nuage crème qui s'étale sur la flaque du lac. Le temps devant nous est loin et nous admirons les gigantesques montagnes et leurs échines de gros dinosaures. Il faut parfois laisser le temps infuser en soi. Pour pouvoir en retrouver le goût et l'odeur, plus tard.

Comme ce verre de schnaps pris là-haut sur les alpages, avec le froid du matin entre les doigts. Les verres simples et beaux. Le glou-glou de l'eau de vie. Le cul-sec. La remontée de chaleur le long de la gorge et les petites larmes qui piquent les paupières.

Il y a aussi ces repas passés ensemble, ces bon repas qui ragaillardissent et qui réchauffent, après toute une journée à vadrouiller, à suivre le fou de Barret à gauche et à droite, pour à chaque fois nous montrer un truc qui décoiffe. D'abord, il y a la soupe aux champignons, grasse, brûlante, avec des tranches de cèpes bien croquantes et des aiguilles de pin qui traînent. Et puis il y a le mitzgril. Prends ça dans la panse ! Tiens ! Et encore des gâteaux délicieux.

Bien sûr, un résumé de Slovénie ne pouvait se faire sans un petit aparté sur les pets foireux que j'ai pu lâcher pendant ce séjour. Ça venait du fond du cœur et du fond du cul. Si vous voulez un vague aperçu, allez fourrer votre nez dans une benne à ordure ou une fosse à lisier.

Un matin, Fabien nous avait encore réveillé à pas d'heure pour filmer le lever du jour. Bim. 5h. Avec les yeux qui pétillent tous seuls. Dans le van, nous somnolions sur le chemin cahoteux. Nous arrivâmes au sommet d'une crête qui dominait plusieurs vallées. La roche était blanche et dur et elle faisait mal au cul quand on s'y asseyait.

Loïc et moi attendions au sommet d'un rocher. En écoutant MC Solaar. Lève-toi et Rap. On a bien déconné. J'ai largué des perlouzes infectes, mon pauvre ami ! Ça t'aurait sauté aux narines et t'aurais vrillé les sens en deux. Terrrriiiiiible ! On a attendu le soleil, mais il est resté planqué, le salaud. Le contexte est plus fort que le concept, scande le Claude.

Je me demande ce qu'il fait à ce moment, le Claude. Quand est-ce qu'il va sortir un album, entre deux Resto du Coeur.

Je revois Quentin qui glisse et fait du surf sur cailloux. Champion d'Europe en free-ride. Pari tenu. Caméra sauvé. Je revois aussi le moment où il filme, au milieu d'un boyau taillé dans la roche blanche, la montagne immense qui apparaît dans un trou du tunnel, entre deux obscurités froides.

Je réécoute Freedom, la chanson du film « DJANGO », ooooouuuuhhmmmmm, et je nous revois, dans le van, alors qu'on file des nœuds dans les virages à épingle.

Durant ce séjour, nous aurons eu la chance d'être guidé par ce cher Fabien, qui nous aura montré les coins les plus chouettes de Slovénie et qui, je pense, aurait pu continuer sur ce rythme infernal encore une semaine, sans flancher. Là où il faisait la différence, c'était quand, par exemple, au bout de quarante minutes de voiture dans la forêt, à sillonner et à grimper, nous tombions sur une vallée sauvage, quasi vierge, où un sentier de la taille d'un filin se glissait entre les arbres et les feuilles morte-vivantes et nous amenait dans un bois où, entre deux arbustres, des salamandres marchaient, gigotantes, jaune et noir, et qui avançaient comme des dragons miniatures, pour encore, au bout de la piste, tomber sur un ruisseau, une grande mare et tribucher sur un crâne et des os.

Je me souviens aussi de ce pétage de câble, après une session de tournage sur une butte jaune. Sans crier gare, Quentin se mit à ramper dans les herbes en imitant un soldat américain à l'assaut d'une montagne tenue par les Viet-Congs et les Ours-Schlag. Aussitôt dit, aussitôt fait. Nous avons échafaudé un plan d'attaque : Loïc aux grenades, Hélène en Robert Capa des Carpates, Pierre immortalisant ce retour en enfance et Fabieng, se demandant comment il avait fait pour engager des zoulous pareils.... Dans mon jargon, une surchauffe de neurones de cette taille, ça s'appelle un état de « Métastase », un taux de réflexion si intense qu'il entraîne automatiquement un retour en débilité profonde...

Bref.

J'voulais écrire tout ça pour raviver quelques souvenirs.

En espérant que ce n'était pas trop indigeste et que j'ai pu relever l'aspect pouët-ique de ce périple.

Laisser le temps infuser en soi, v'là la leçon !

A bientôt,

 

L'âme saoule.

 

Alabama Production.

Vélo et Randonnée.

 

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Panorama télécabine Vögel

 

P.S. Toutes les magnifiques photographies appartiennent à Hélène Urban. Vous pouvez voir son travail ici. 

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