JUNE BUG ( 4/10 ) Max se relève lentement. Il la

JUNE BUG

( 4/10 )

Max se relève lentement. Il la pointe du doigt.

«  Tu as fait un clin d'œil à ce type pendant le concert, avoue ! »

«  Oh la la... Oui, monsieur le juge, oui ! J'ai fait un clin d'œil ! Et alors bordel !?»

«  Avoue que t'es allée discuter avec lui à la fin du concert ? »

«  Mais de quoi je me mêle ? J'ai pas le droit ? »

Il reste silencieux.

Elle sourit. Mais noir.

« Et depuis quand j'ai pas le droit ? »

Max se tait et la regarde.

On dirait que ses yeux vont sortir de ses orbites et la poignarder.

« On dirait que tu n'en as rien à foutre. »

Anne reste silencieuse.

Max se relève à côté d'elle, se massant l'entrejambe.

Anne lui lance.

« Et toi, tu n'aurais pas reçu un message coquin dernièrement ? »

« Quoi ? »

« Bin oui, tu sais, sur ton portable... »

«  J'ai rien reçu de ma vie.»

«  Il suffit de vérifier.»

Max la regarde en fronçant les sourcils.

Il sort son portable.

Anne tente de lui choper le portable des mains, mais Max esquive.

Pendant ce temps, Frantz les regarde, de loin.

Anne se penche au-dessus de Max, un bras sur son épaule, la bouche près de son oreille. Frantz revient, pas à pas. Comme un aimant.

« Celui-là. Non, pas ç'ui-là. L'autre. Voilà. Eléonore. Oh...Très jolie»

«  Tais-toi. »

«  J'ai envie de toi, mon petit chaton... C'est clair nan ? »

«  C'est des conneries. C'est Marc et Bébert qui ont fait le coup... »

«  Ah tiens... Marc et Bébert. »

«  Anne. Je connais Eléonore. C'est pas son genre de m'envoyer des messages comme ça... Et puis qui t'a demandé de fouiller dans mes affaires...»

Frantz est arrivé à côté d'eux. Il toussote et chexprime :

«  Vous voudriez pas la fermer de tempchentemps ?»

« Oh toi, la ramène pas... »

« Ch'est quand même moi Môchieur qui ait pris le poing de l'autre con dans la gueule à ta place, juste parche que Môchieur a fait une crise de jalougie... »

«  Je me suis déjà excusé Franz. »

«  Pour le poing oui.... Mais pas pour la bagnole. »

« Raaaaa... Mais est-ce que j'ai dit un jour que j'étais l'homme parfait ? »

«  Oulà, non ! Ça tu ne l’a jamais dit... »

«  Et encore heureux, mais vous dérivez les mecs, je vois clair dans ton jeu Franz...»

Franz lève les bras en l'air comme un joueur de foot venant de tacler avec violence un adversaire sans le faire exprès. Ou si peu.

« On parle d'Eléonore là ! »

« Arrête ton char, Anne. Tu la connais la Eléonore, elle ne ferait pas ça. C'est une blague de petit pédé. C'est tout. »

«  Ah ouai ? Ah ouai. Bin... Qu'est-ce... »

Anne a soudain les yeux qui papillonnent. Elle se mord la lèvre.

Elle lui saute dessus et se met à le taper avec ses petits poings de mouche. Max en reçoit deux, trois. Il lui chope les deux bras et l'arrête violemment. Franz se met entre les deux. Anne pleure maintenant à chaudes larmes.

«  T'es qu'une merde... »

«  Fini les trous du cul et les autres suceurs d'âne ? »

«  Dégage. »

«  C'est ça. Je me barre... »

Max sent la moutarde lui monter au nez.

« C'est ça... »

Il les regarde tous les deux.

« J'arrête le groupe. Je me casse. Je me CASSE ! Ras le cul de vos tête de bêcheurs à-la-mord-moi-l'jack. »