Post-modernisme. Je suis né, un peu au hasard. Je

23 février 2012

Post-modernisme. Je suis né, un peu au hasard. Je

Post-modernisme.

Je suis né, un peu au hasard. Je n'ai pas tout de suite cherché d'identité, me laissant porter par la vague et les remous, le flux parental et les diktats de l'enfance, agrémenté par les airs forestiers et le fourmillement des villes. J'ai voulu devenir un rider, mais j'avais juste les rollers et l'apparat. J'ai pris un virage beauf, que j'ai toujours en moi, puis je suis rentré dans le quartier bobo. J'étais cinéphile par mégarde et par chance. Il y avait un choix derrière, mais surtout beaucoup d'improvisations. Le hasard, oui. La flemme de décider son identité, aussi. Reprendre le style des autres pour écrire sa personnalité, surtout. Bancale, toujours. Je me suis cru geek, comme on se croit atteint d'une même maladie et qu'on se croit proche des autres parce qu'on peut compatir sur leurs sorts et se sentir souder, mais j'ai remarqué que je n'en étais pas un. Ou un mal formé. Un traître comme tant d'autres. A la manière d'Edward Norton dans les groupes de paroles. On me traite de hipster maintenant. Je ne m'en suis pas rendu compte. Je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire. J'attribue ce qualificatif à une erreur d'étiquette, je laisse traîner en souriant, comme toute les fois, avec toujours cette volonté souterraine d'appartenir à quelque chose, mais de toujours en sortir. On pourrait aussi bien me traiter de boucher traître ou de plombier sans âme, ça reviendrait au même. Et la plupart du temps, je traîne mes basques en avançant sur la route. Les tentatives ratées de se construire derrière moi. Comme des champs de ruines.