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Un regard sur la route
12 août 2011

THE VOODOO CHILD Aussi fabuleux qu'une silhouette

 

 

THE VOODOO CHILD

 

Aussi fabuleux qu'une silhouette de Bigfoot perdu dans les brumes, aussi fascinant qu'une trace de Yéti trouvée dans la poudreuse, aussi mystérieux qu'un passage d'UFO dans le ciel étoilé de l'Espagne, The Voodoo Child fait peut-être partie de ces groupes mythiques, qui, d'une trace seulement, d'une note, d'un riff, d'un solo, ont balayé le monde musical d'une tornade dévastatrice et sauvage, et n'ont laissé, dans leurs sillages, que des miettes de notes, des bribes d'histoires, des frustrations horribles et des mystères irrésolus.

Peu d'humains marchant sur deux pattes peuvent se permettre d'affirmer aujourd'hui : «Oui, j'étais là, je les ai vu, je les ai sentis, je les ai écoutés, je suis parti avec eux... J'ai plané, j'ai voyagé à travers leurs sphères, et j'ai vu, oui, j'ai vu ce quelque chose mystique, cette étrange sensation qui hérisse l'échine, comme un bruissement de chouette à l'approche de sa victime, comme un chœur d'enfants vaudous dans la chaleur moite d'un bayou, comme un feulement primitif au abord d'une forêt.... » Et beaucoup de ceux qui prétendront cela, ne seront sûrement que des mythomanes, des fumeurs de haschich ou des rêveurs maladifs. Car selon la légende, The Voodoo Child n'aurait donné que 3 concerts. Les rares chanceux qui purent être présent ces soirs-là, se comptent sur les doigts d'un cul-de-jatte mort. Après ces concerts, le trou noir.

Ainsi, malgré la notoriété grandissante, le remous des bouches à oreilles et surtout, le mythe, The Voodoo Child reste, et restera, un groupe entouré par ce smog fumeux qui porte le nom de mystère. L'absence d'information sur ce groupe témoigne en effet de la brièveté de leur formation et de l'intensité de leurs performances. Les éclats de feu et de colère qui seraient soi-disant survenus après le troisième concert eurent raison de la formation sans attaches (On ne sait pas de quel pays ils proviennent...). Certains parlent d'engueulades à propos d'une fille, d'une créature nocturne, d'une hybride sylvestre, mais cela reste impossible à dire si elle était humaine, ou tout du moins, à dire si tout cela est vrai. Certains parlent de la mort d'un des membres du groupe par ingurgitation de champignons hallucinogènes. Certains chuchotent qu'ils se seraient tous enfuis en soucoupes volantes pour vivre des histoires plus extra-terrestres. L'accumulation des rumeurs est à l'égal du vide encyclopédique qui entoure le groupe. Certains disent même qu'ils vivent aujourd'hui sur la Lune...

Sans même avoir écouté un de leurs morceaux, bon nombre de critiques et de mélomanes se laisseront tenter à dire que l'influence du groupe, aura été telle, que plus rien ne sonna comme avant, et que plus aucune musique ne put être la même après la tempête. Les enfants vaudous étaient sortis de terre et en leurs cœurs et leurs poumons, ils avaient les voix graves de la Terre Mère, le murmure des arbres, la douceur du miel, les écorchures des ronces, et le blues crâde et noir d'antan, mélangé aux panthéismes du bestiaire sylvain.

Les quelques photographies et daguerréotypes qui vous ont été, et seront présentés sont les seuls clichés du groupe en notre possession à ce jour. Ce sont des trésors rouillés, trouvés au fond d'une rivière, des pépites historiques pour le monde de la musique. Comme un journal intime. Entre deux racines. Sous une souche de chêne mort. Dans une boîte en fer blanc. D'après les spécialistes, ce seraient des clichés préparatifs aux pochettes de leurs vinyles qu'ils pensaient sortir après leurs concerts, mais comme il n'y eut – mais cela reste une rumeur – jamais d'enregistrement, il ne sortit jamais.

Les noms des musiciens restent inconnus, mais ils se sont tous apparemment donné des surnoms, comme on peut le constater sur le verso des photographies - sans que l'on puisse certifier que cela soient des noms fictifs ou réels -. L'homme aux lunettes de soudeur et aux airs de manouche farouche se prénommerait Sven. L'enfant à la guitare et au casque de soldat serait Olaf. Birdy serait le nom de l'auto-stoppeur au chapeau. Beatrice serait la femme au manteau de vison, fumeuse de pipe. Et le Chapelier fou, l'homme à la rose fanée, serait Melchior. On imagine quelques liens de parenté entre certains, mais rien ne le confirme.

A travers ces photographies, ces rumeurs anciennes, ces vibrations telluriques, The Voodoo Child nous invite, par-delà le voile de la mort, par-delà les limites du monde visible, à repartir sur les routes, à renouer le dialogue avec les esprits, à fouler de ses pas cette petite boule ronde que l'on appelle Terre, le tout avec le sourire et le regard pétillant, faire fi de toutes les barrières.

 

Jérôme Apache

 

« Chronique musicale datée du 13 Octobre 1866, parue dans le Journal «Circus » »

 

P.S. C'est à eux que l'on doit le nom de cette célèbrissime chanson, joué par Jimmy Hendrix...

P.S.S. Certains disent que ce groupe serait dû à une re-formation après les aventures catastrophiques des Deads Dandys, mais cela aussi reste encore terriblement obscur.

 

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Commentaires
D
Un jour viendra.... :)<br /> Merci lilyse.
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L
Waaaoow! mais c'est trop génial ce truc! hihi! ;)<br /> et tu diras à Monsieur Apache que je veux aussi une biographie des Deads Dandys incessamment sous peu!<br /> =D
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