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Un regard sur la route
11 juin 2011

Les Nuits en Or du Court-métrage. ------------

Les Nuits en Or du Court-métrage.

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LOGORAMA

Réalisé par l'équipe du H5 : François Alaux, Hervé De Crécy, Ludovic Houplain

Même vu plusieurs fois, Logorama réserve toujours sa petite surprise pour le spectateur attentif, à la manière d'un Où est Charlie ? où de nouveaux personnages apparaissent à chaque lecture. Le travail de fourmille et de géant de l'équipe H5 y est pour beaucoup. Et c'est toujours aussi époustouflant à regarder.

L'équipe a réussit à allier un concept ( Donner vie à un monde fait uniquement à partir de logos) et inscrire une petite histoire catastrophe à l'intérieur ( A la sauce Tarantino/Emmerich ). De manière ludique, le film nous montre ainsi l'omniprésence de tout ces typos, designs, marques ou logos qui ornent les murs et les pages de notre société. Même s'il n'a pas, je le pense, la volonté de dresser un pamphlet contre la dictature capitaliste et sa propagande publicitaire, Logorama préfère corrompre les codes et les représentations que les marques se sont données, pour ainsi détourner leur sens et s'amuser un brin. (Les M&M's qui se font éclater la cacahouète, Ronald McDonald en gangster maboule, le gamin d'Haribo en sale gosse...). Même les images arty présentées dans le film : pochettes d'album ( The WALL ) ou artistes de rue ( OBEY ), prouvent que n'importe quelle image peut devenir marketing, pop-art Warholien, ou détritus.

Logorama s'affirme comme une petite perle du court-métrage, un film-monde unique, où l'amusement prime sur la prise de tête, mais où la prise de tête fut nécessaire à l'amusement...

Vous pouvez voir Logorama ici :

=>LIEN

 

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YURI LENNONS LANDING ON ALPHA 46

Réalisé par Anthony Vouardoux

Quoi ! Un film suisse ? Ils font des films, les Suisses à part Godart ? Il fait des films Godart ?

Pétri de culture helvétique, je croyais que ces peuplades s'étaient réservés le monopole du chocolat en plaquette et des comptes en banques douteux, et que le cinéma n'était pour eux qu'une simple bagatelle... Et bien non. Apparemment, la Suisse produit aussi des court-métrages. Et en l’occurrence celui-ci : il envoie valser du gourdin en orbite.

YURI LENNONS LANDING ON ALPHA 46 est en effet un court-métrage de science-fiction. Impressionnant. Comique ou tragique, à vous de voir. ( Je ne voudrais pas vous spoiler, mais c'est la fin qui dévoile toute la subtilité drolatique de l'affaire). Un court qui nous embarque tout de même dans un plan-séquence de 15 minutes où un suissonaute atterrit sur une lune de Jupiter ! Faut le faire les enfants !

Les effets spéciaux sont carrément réussi pour une oeuvre de cette trempe, et il présage de belles créations à venir. Le film se finit un peu sur un WTF, alors qu'on aurait aimer en voir plus, quitte à ce qu'Optimus Prime viennent dire " Salut, gros !" à la caméra...

Entre Mission To Mars et Moon, YURI LENNON est une putain de pépite, une putain de prouesse technique et surtout une putain de blague !

 

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TUSSILAGO

Réalisé par Jonas Odell

Sûrement le film aux effets plastiques les plus fouillés : déformation de l'image, prise de vues bichrome, collages, bd-isation, roman photo, look rétro, transition léchée, pot pourris de nombreux styles ; TUSSILAGO brille pour sa plastique, ses trouvailles et sa mise en scène, mais son scénario à la Bonnie et Clyde sonne malheureusement déjà-entendu et il n'est pas assez dense et poussé, selon moi, pour soutenir la virtuosité, la richesse et la couture des images proposées. Les amateurs de typographie, de graphisme et de BD y trouveront tout de même leur bonheur.

 

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PASSING TIME

Réalisé par Laura Bispuri

Passing Time est sûrement le court-métrage le plus lent de la sélection. Hanté par le souvenir, il contemple en plan fixe le deuil et les surgissements du passé d'une fille à la pose boudeuse, ayant perdu son grand-père. J'aurais envie de dire qu'il sonne très «  européen » comme court, dans le sens où l'histoire fait parfois penser à une mare stagnante aux relents proustien, posée, tranquille, avec quelques nénuphars plein de mélancolie. Les quelques flash-backs sont tout de même magnifiques, solaires et aérés. ( Il y a une scène sur la route, donc forcément ça me plaît..) Mais c'est surtout la chute qui donne tout son piquant et son vent de révolte à ce court-métrage. La fascination du grand-père et l'hommage en forme de travestissement. Lent et touchant.

 

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THe LoSt THinG

Réalisé par Andrew Ruhemann et Shaun Tan

AAAAAAAArrrrrrgggggghhhhhhhh !!!!! Putain !!!! Comme je l'attendais celui-là !

Bien sûr, qui dit trop d'attente, dit frustrations. Mais malgré quelques regrets, j'avoue avoir été bluffé par l'univers que Shaun Tan nous a encore proposé : sa patte, son parfum poussiéreux, d'huile de vidange et de sciure, sa géographie onirique, quelque part entre Chirico, Hopper, Bosch et Burton.

Connu pour son monument de la BD : Là où vont nos pères, il s'est lancé dans ce projet de court-métrage avec l'aide d'Andrew Ruhemann, producteur de plusieurs longs. Le court-métrage pêche peut-être pour sa superbe, sa surenchère d'images, car il reste l'oeuvre d'un dessinateur, qui aime tisser, composer, ce qui laisse l'histoire - simple en définitive - plutôt en toîle de fond. Les décors sont clairement composés comme dans les BD de Shaun Tan : multiplicité de la signalétique, monstres hybrides, monuments gigantesques et paysages industriels.

Pour cette histoire de choses perdus errants sur les chemins et qui se faire repérer par un humain à lunette (Sorte de personnage lambda qui sort du cadre de ses fonctions et qui décide d'aider ce monstre à engrenages pour trouver une sortie ), l'ambiance me rappelle aussi Tout les Noms, de José Saramango (Merci Léo...). Outre la lente mise en place, ma fascination reste intacte. Les engrenages, la vapeur, les affiches déchirés, les fond de ruelles, tout cela cohabite avec le vivant, les créatures bizarroïdes et les tentatives d'humanités. Une proposition pour changer ses lentilles et ouvrir ses paumes. Dans l'étrange atmosphère des cités obscures et le fourmillement cliquetant des rues bondées de l'autre monde.

 

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SAMARITANEN

Réalisé par Magnus Mork

L'histoire de Samaritanen se déroule au Danemark. Elle raconte l'histoire d'un danois qui recueille un immigré afghan chez lui, et qui lui propose de rester chez lui en échange d'un mariage blanc. Ou comment une histoire politique va devenir un tiraillement sentimentale et sexuel.

Un peu avant la séance de cinéma, j'avais entendu sur France-Info que le gouvernement danois actuel, inspiré par l'extrême droite, voulait augmenter les contrôles aux frontières pour réduire l'arrivé d'immigrants dans le pays. L'actualité du film est donc brûlante. Romancé, mais vraisemblable. Le film est mit en scène avec simplicité, avec de beaux plans fixes, doux, velouté, qui jouent sur les longues focales et les flous. L'intensité du film réside dans cet échange entre ce danois gay qui s'emmerde dans son petit chez lui douillet et qui tombe amoureux de cet immigré, pris entre quatre feux, qui se laisse aller plutôt que d'être livrer, qui doit se prostituer pour vivre... C'est la tragédie d'un monde qui s'effrite et qui n'arrive plus à se reconnaître, qui perds ses repères, autant idéologiques que sexuels, et qui tente, encore et toujours, de prouver son humanité.

 

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GOD OF LOVE

Réalisé par Luke Matheny

Attentions. Ce film ne fait pas la promotion des sex-toys venu du ciel... Mais si votre esprit est aussi pervert que le mien, vous verrez que le jeux de mot n'est pas aussi éloigné du film... Voyez plutôt.

Petite histoire d'amour bancale, God of Love nous présente un groupe de jazz pris dans les affres du triangle des Bermudes amoureux. B aime Y, qui aime U. Voilà en gros l'équation à réduire. En essayant de ne pas perdre son latin. Mais Dieu décide d'intervenir dans cet imbroglio, et envoie une caisse pleine de fléchettes Cupidon Corp. à destination de notre héros. Il va ainsi pouvoir jouer l'angelot de l'amour et lâcher des coups de foudre à tout va ! Mais, en choisissant de faire le bien, ou de se faire du bien, peut-ils réussir à savourer la pleine vigueur de l'amuuuur ? De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités, n'est-ce pas Peter ?

A la sauce Woody Allen, en noir et blanc, avec un acteur/réalisateur à la gueule plus trogone, tu meurs, God of love nous présente un histoire prometteuse, drôle, fraîche et libérée, qui aura eu le don de me ragaillardir les neurones et de me donner envie d'écrire. Et peut-être en bonus, de vivre. Mais il faut y croire. Ouai. Il faut.

Et un dernier plan, le Luke sur sa mobylette,  le vent dans la gueule, le casque dans les cheveux, sur une petite route de campagne, tranquillement...

Vous le sentez le vent ?

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Commentaires
D
Ah, c'est cool. J'étais sûr que t'allais kiffer !)<br /> <br /> Merci encore et toujours Lily Brûme !
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L
hiiiiii !!! j'ai vu The Lost Thing!!!! bon, pas sur grand écran mais c'était quand même chouette!! j'aime trop cet univers de théières toutes tourniquotées et de monstres informes à longues queues entortillées! c'est vraiment magique! <br /> d'ailleurs, ça n'a rien à voir mais ça me fait penser que je viens d'aller voir Azur et Asmar et que c'est juste sublime.. =D<br /> et by the way, chouette plume! ;) oui, bon, je sais, c'est pas original ce que jte dit là mais tant pique! :P<br /> keep on writing little jedi!<br /> tchous!
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