The Social Network David Fincher S'il y a une
The Social Network
David Fincher
S'il y a une correspondance entre surdoués, le rapport Fincher - Zuckerberg me vient à l'esprit, tel un pop-up de ma mémoire. L'un est milliardaire et fondateur d'un des sites les plus importants au monde - quantitativement parlant - le tout, à 23 ans, et l'autre réalise Aliens à 30 ans, puis Fight Club, Se7en et autres chef-d'oeuvre du 7ème art, ce qui est plutôt pas mal. Outre donc le rapport médiocre que j'entrevois entre ces deux bons hommes, il reste un film. The Social Network. En français, le Réseaux Social : système informatique reliant des individus ( 500 millions à ce jour ) suivant une carte d'identité numérique, plus ou moins fournie. S'il y a une révolution aujourd'hui, elle se déroule bien ici même. Et s'il y a un avatar de cette révolution, Facebook pourrait bien être cette photo de profil, outre les lolcats et les vidéos de Rémi Gaillard. Parlez de Facebook, de sa biographie, c'est comme raconter la vie de Bill Gates à l'heure du PC ou la vie d'Arthur Guiness en buvant une mousse. Sauf que là, Marck Zuckerberg réussit à jeter LE méga pavé de pixel dans la mare. Il invente the Facebook et créé une toile d'araignée géante qui reliera (peut-être) un jour, le monde entier, démontrant ainsi aujourd'hui le taux élevé de mondialisation qui nous environne, phénomène de raccourci et de connexion qui marque et marquera notre ère. Le film de Fincher a donc cette force de frappe énorme : être d'actualité. Être en accord avec le Zeitgeist.
Geek au possible, avec ces scotchés à l'écran, ces surdoués de maths et ces férus d'informatiques, The Social Network fait la part belle aux nerds des réseaux souterrains qui ont réussi à passer sous les lumières divines du succès. Autant dire que l'avenir, c'est eux. Petite parenthèse aubertienne, le film a été taxé au USA de machiste. Aaron Arkin, scénariste du film, s'est expliqué: pour lui, ce sont personnages qui le sont, et qu'il n'est que le peintre de la réalité actuelle. Mesdames, nous vous laissons la parole. Potiche, le prochaine film de François Ozon, relancera, je l'espère, les ardeurs féministes, ardeurs qu'il faut toujours attiser soit dit en passant.
Je pourrais m'étendre longuement sur la photographie impeccable du film, sur cette scène de course d'aviron qui est juste un petit bijou de cinéma, avec sa bande son, reprise de Peer Gynt, qui réjouira touts les aficionados de Fritz Lang. Je pourrais encore dire ô combien le scénario poutre des vaches sur orbite : un rythme essoufflé, un eux sur les temps narratifs qui se frôlent et s'entrecoupent et qui sonnent toujours juste. C'est avant tout les thèmes véhiculer dans le film qui valent le clic. On aurait pu s'attendre à une molle aventure facebookienne montée en sauce, mais le film se révèle plus fin, touchant à l'amitié, à ses déboires, à ses tensions, au succès qui isole ( Quoi de plus tragique que cette fin F4 ? ), sur notre double monde qui est internet, un film sur les cordes du pouvoir, sur la vie d'un campus américain, sur notre faculté à transvaser nos souffrances sur d'autres supports, à créer des mondes pour en combler d'autres, plus profond, et puis bien sûr, le film est aussi une nouvelle mise à jour de cet éternel poncif de l'humanité : L'AMOUR.
Petit hommage à Trent Reznor et Atticus Ross qui signent là l'une des meilleurs B.O. du moment. Rythme binaire, gonflement électro de jeux vidéo old-school, envolée lyrique au piano : tout est bien qui s'accompagne bien.
J'aime.
P.S. On peut apprendre sur notre ami Wiki (A quand un film sur la plus grande encyclopédie du net ? ) que David Fincher a été un membre actif de la demoscene, une sous-culture informatique ayant pour but la création artistique sous forme de programme, fondée sur les trois domaines que sont : la musique assistée par ordinateur, l’infographie et la programmation.